29 janvier 2019

80 km/h, sécurité routière et communication… à vitesse variable !

 

Expert en communication, le Premier ministre Édouard Philippe a profité du bilan prévisionnel de la sécurité routière de l’année 2018 pour en attribuer les bons résultats à sa mesure du 80 km/h.
Si la FFMC se réjouit de cette baisse de la mortalité routière à laquelle ont également contribué les usagers en deux-roues motorisés (-4%), elle rappelle toutefois que cette tendance est à la baisse depuis 1972.

C’est dans un centre de réadaptation pour personnes handicapées que le Premier ministre a donné une conférence de presse pour annoncer le bilan (provisoire) de la sécurité routière 2018. Un bilan en amélioration par rapport aux quatre années précédentes, avec 3 259 tués en France métropolitaine, soit 189 décès (-5,5%) de moins qu’en 2017.

DES CONCLUSIONS HÂTIVES
Attribuer cette baisse à la nouvelle limitation à 80 km/h sur le réseau secondaire, c’est aller vite en besogne, sachant que les accidents sont avant tout multifactoriels et que de toute façon, la mortalité routière est en baisse dans l’Union européenne depuis plus de 40 ans quand on l’observe sur des périodes longues. On voit bien le numéro de communication sur un sujet qui a été critiqué par son côté arbitraire avant qu’il ne revienne sur le devant de la scène avec la crise des Gilets-jaunes exaspérés de ces coups de menton dans tous les domaines de la vie courante.

ÉDUCATION, ENTRETIEN DES ROUTES
La Fédération française des motards en colère rappelle que ces chiffres seraient encore meilleurs si le gouvernement voulait écouter ses remarques et ses propositions en matière d’éducation routière, notamment pour améliorer la prise en compte des 2RM. Ceux-ci sont toujours majoritairement accidentés du fait d’autres usagers inattentifs et insuffisamment formés à une bonne coexistence avec les 2RM. La satisfaction d’Édouard Philippe défendant son 80 km/h masque également ces accidents qui sont causés ou aggravés par des aberrations d’infrastructures routière (glissières, bordures, séparateurs de voies…) et le mauvais état des routes.

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