23 juin 2015

Sécurité routière : fini l’oreillette en conduisant, pas le kit Bluetooth de casque

À partir du 1er juillet 2015, l’utilisation de l’oreillette comme outil de communication pour tout conducteur, qu’il soit sur un 2-roues motorisé (2RM), un vélo, dans une auto, un camion… bref, qu’il soit au volant ou au guidon de n’importe quel véhicule terrestre, sera interdite. Que ce soit pour converser, écouter de la musique ou son itinéraire GPS. Cela signe t-il la fin des conversations au téléphone quand on conduit ? Pas tout à fait…

Fini les bavardages !
N’achetez plus d’oreillette pour téléphone dans le but d’éviter de tenir celui-ci d’une main et le volant ou guidon de l’autre, vous risquez de le payer cher ! En effet, à partir du 1er juillet 2015, utiliser une oreillette filaire, Bluetooth ou un casque audio en conduisant, sera passible d’une amende de 135 euros, et de la perte de 3 points de permis.

C’est ce qu’a annoncé Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la Sécurité routière, lors d’un point presse au ministère de l’Intérieur, place Beauvau à Paris, jeudi 18 juin 2015.

À vélo ou en auto…
Cette mesure, la 22e du plan du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve annoncé le 26 janvier 2015, concernera l’ensemble des usagers conduisant un véhicule terrestre : camion, auto, moto, cyclo, et jusqu’au vélo.

Il ne sera même pas possible d’utiliser un casque audio ou une oreillette Bluetooth, celle qu’on colle à l’oreille. Et ce, quel que soit l’appareil qui y est relié. Même si ce dernier n’est pas en marche, le fait d’avoir l’appareil sur l’oreille sera considéré comme une infraction et le contrevenant sera sanctionné par les forces de l’ordre. Le « Bluetooth du pauvre », à savoir le smartphone glissé sous le casque, ne sera plus autorisé.

Système Bluetooth intégré au casque autorisé
Les seuls appareils à passer au travers des mailles sont les systèmes Bluetooth intégrés au casque, ainsi que les systèmes mains libres à installer dans son véhicule 4-roues. Pour trancher, les spécialistes de la sécurité routière ont considéré que le casque d’un motard pouvait être assimilé à l’habitacle de l’automobile. L’idée est que, si le son est diffusé dans l’habitacle, il est moins dangereux que s’il arrive dans l’oreille directement.

Il sera donc toujours possible d’utiliser un système Bluetooth, dès l’instant qu’il est intégré au casque, que ce soit par le fabricant de casque directement, ou ajouté dessus sous forme de kit.

Pas de passe-droit pour les professionnels
« Ce sera la seule tolérance », a souligné Emmanuel Barbe. « Et il n’y aura aucun passe-droit, même pour les professionnels de la route qui utilisent le portable comme outil de travail. Taxis, livreurs, chauffeurs de car… ces derniers devront équiper leur véhicule d’un dispositif intégré (mains libres), d’ici au 1er juillet 2015, date d’entrée en vigueur du décret ».

Téléphoner tue
Le message est clair : « même si certains dispositifs intégrés demeurent autorisés, ils n’en sont pas moins dangereux quand on conduit un véhicule », a tenu à préciser le délégué Sécurité routière du gouvernement.

Il a invité une scientifique à l’expliquer, lors de la conférence de presse du 18 juin, Catherine Gabaude, chargée de recherche sur ce sujet à l’Ifsttar (l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux) : « oreillette filaire ou Bluetooth intégré, quelque soit le procédé de transmission utilisé, le risque est similaire, précise-t-elle. Une banale conversation téléphonique entraîne une diminution de 30 à 50 % des informations transmissent au cerveau ».

L’experte a tenu à pointer du doigt les nouveaux modes de communication, comme la consultation des mails au volant, l’envoi de SMS ou encore plus absurde, les selfies en conduisant.

Tolérance zéro pour bientôt ?
Alors, irons-nous vers une interdiction de tout système transmettant du son dans le casque et dans l’habitacle ? Pour le délégué, ce n’est pas à l’ordre du jour, pour la simple raison que le téléphone est tellement entré dans les mœurs qu’il semble difficile, voir impossible de revenir en arrière. « On ne peut rédiger des lois irréalistes », a précisé Emmanuel Barbe. Une manière d’avouer que la sécurité routière passe en second plan par rapport à ces enjeux sociétaux et économiques de communication…

Frédéric Brozdziak – 19/06/2015

Comments are closed.