La CIF enfin légalisée : le bon sens a gagné !
Après 26 ans de combat acharné pour faire reconnaître une pratique déjà bien ancrée, la circulation inter-files (CIF) devient enfin légale en France. Une avancée majeure qui marque une étape décisive dans le partage de la route et la sécurité des usagers. Retour sur cette victoire du bon sens et les règles qui l’encadrent.
Une avancée pour le partage de la route et la mobilité
La CIF, bien que pratiquée de manière générale par de nombreux motards, était jusque-là dans une zone grise juridique, souvent tolérée, rarement sanctionnée. Et depuis 2016 expérimentée. Après presque dix longues années d’expérimentation, cette légalisation apporte une reconnaissance officielle à une pratique qui contribue à fluidifier la circulation et à réduire les embouteillages.
Mais l’impact va bien au-delà.
Grâce à cette légalisation, les auto-écoles et moto-écoles pourront désormais inclure la circulation inter-files dans leurs formations au permis de conduire.
Cela signifie que les futurs motards seront mieux formés à cette pratique, réduisant ainsi les risques de comportements inadaptés ou dangereux de leur part.
Du côté des automobiliste aussi, puisqu’ils bénéficieront également d’une sensibilisation accrue à cette réalité du partage de la route. Comprendre comment réagir face à un 2RM en CIF est essentiel pour la prévention des accidents et limiter les incompréhensions et les tensions entre usagers.
C’est donc une victoire pour tous : une pratique mieux encadrée et enseignée se traduira par moins d’accident pour les utilisateurs de 2RM, une meilleure cohabitation sur la route, et surtout, une sécurité renforcée pour l’ensemble des usagers.
Qui dit légalisation dit réglementation
La légalisation de la CIF s’accompagne de règles précises, définies par décret, pour garantir une pratique sûre et encadrée.
Voici les principaux points à retenir :
Conducteurs de motos (catégorie L3e) et tricycles motorisés (catégorie L5e) d’une largeur maximale de 1 mètre. Sur autoroutes et routes à deux chaussées séparées par un terre-plein central avec au moins deux voies dans chaque sens.
En cas de circulation dense établie en files ininterrompues.
Lorsque la vitesse des autres véhicules est limitée à 50 km/h maximum, avec suffisamment d’espace entre les véhicules, sur une chaussée dégagée (pas de travaux, neige ou verglas) et en respectant des limitations de vitesse spécifiques :
50 km/h maximum si les files avancent, 30 km/h maximum si une file est à l’arrêt,
avec l’Interdiction de dépasser un autre véhicule en CIF.
Lorsque la circulation redevient fluide, réintégrer la file sans délai.
Sanctions en cas de non-respect
Amende de 4ᵉ classe (135€)
Suspension de permis jusqu’à 3 ans (avec éventuelle limitation aux trajets non professionnels).
Perte de 3 points sur le permis.
Une victoire bien méritée
Cette avancée majeure est le fruit d’un travail collectif mené avec persévérance par la FFMC, avec la FFM et les branches “deux roues” et “formation” de Mobilians depuis 26 ans. Si la reconnaissance officielle de la CIF est avant tout une victoire pour les usagers de la route, c’est également une reconnaissance du travail de longue haleine qu’a mené la FFMC.
Nous avons démontré, année après année, que la CIF pouvait être synonyme de fluidité et de sécurité, à condition qu’elle soit bien encadrée. Ce décret marque le triomphe du dialogue et de la pédagogie sur les préjugés et les incompréhensions.
La FFMC ne compte pas s’arrêter là. Cette légalisation est un socle sur lequel nous continuerons à construire une route plus sûre et plus partagée pour tous les usagers. Motards, automobilistes et cyclistes, ensemble, nous avançons vers un avenir où le bon sens et le partage de la route ont du sens.
